En ultra-cyclisme, la nuit n’est pas une pause, c’est une épreuve à part entière. Entre fatigue extrême, hallucinations, baisse de la vigilance, froid et isolement, gérer la nuit en ultra-distance est un art subtil, fait de stratégie, d’anticipation et d’écoute de soi. Que vous participiez à une épreuve comme la Race Across France, la BikingMan ou un BRM de 600 km, voici le guide le plus complet pour survivre — et performer — lorsque le soleil se couche.
Pourquoi la nuit est un tournant en ultra-cyclisme

Quand le jour disparaît, tout change : les repères, le rythme, la lucidité. Le rythme circadien chute naturellement entre 1h et 4h du matin, augmentant le risque de somnolence, de baisse de vigilance, voire d’hallucinations. Un mauvais choix à ce moment peut ruiner votre course.
“La nuit, on n’a plus que soi et le halo de sa frontale. Si on n’est pas prêt, ça peut tourner court très vite.” — Clément Clisson
🛏️ Les 3 stratégies de sommeil les plus efficaces
1. La micro-sieste (5 à 20 min)
Idéale pour casser un coup de pompe sans perdre trop de temps. Elle permet de relancer la vigilance temporairement.
- À pratiquer dès les premiers signes de somnolence (bâillements, désorientation, yeux qui piquent)
- Surtout utile entre 1h et 5h du matin
- Nécessite un endroit sûr (banc, abribus, bord de route sécurisé)
2. Le sommeil fractionné (1 à 3 h)
La stratégie la plus populaire chez les ultra-cyclistes. Elle équilibre repos et performance.
- Visez des cycles de 90 ou 180 minutes pour éviter les réveils en sommeil profond
- Favorise la régularité : 2–4 h par nuit plutôt qu’un gros bloc toutes les 48 h
- Moins risqué que la micro-sieste seule à long terme
3. Le sommeil long (4 à 7 h)
Souvent réservé aux cyclistes qui veulent « finir à tout prix » ou en cas de gros coup de mou.
- Idéal pour une vraie récupération physique et mentale
- Peut vous faire sortir du top classement, mais sécurise la performance
- À réserver à une base de vie ou un hôtel pour un confort optimal
🏕️ Où dormir ? Les options de repos en pleine course
Bivouac minimaliste
- Avantages : liberté totale, arrêt quand on veut
- Inconvénients : froid, inconfort, équipement à transporter
- Matériel recommandé : bivy bag, matelas mousse ultra-light, couverture de survie
Abribus, bancs publics, toilettes publiques
- Abribus : parfaits pour s’isoler du vent/pluie, souvent présents en zones rurales
- Toilettes : plus chaudes, parfois propres, mais peu confortables
- Bancs : OK pour une sieste, peu recommandés la nuit à cause de l’humidité
Bases de vie
- Confort raisonnable, sécurité assurée
- Matelas, nourriture, recharges possibles
- Attention au bruit constant : pensez aux bouchons d’oreilles
Hôtels et motels
- Le must du confort : douche chaude, lit, espace privé
- Solution stratégique si bien planifiée (arrivée tardive, annulation flexible)
- Idéal pour un reset complet en milieu de course
🌌 S’équiper pour affronter la nuit : sécurité et confort

Éclairage

Blinder 1300 est précis, puissant, durable et le choix parfait pour les cyclistes sur route et sur terre qui exigent les meilleures performances de leur équipement.
- Lampe avant puissante (minimum 300–500 lumens)
- Double éclairage : sur le casque + sur le guidon
- Feu arrière fixe obligatoire, clignotant en option (hors réglementation française)
- Rubans réfléchissants sur le cadre, les sacoches, les jambes
Tenue nocturne

Le confort, entièrement repensé. Cette veste de cyclisme coupe-vent est incroyablement douce et souple. Hautement respirante, elle offre un confort à même la peau révolutionnaire grâce à sa face intérieure tissée spécialement conçue pour éviter l’effet d’adhérence lié à la transpiration.
- Gilet coupe-vent + veste thermique
- Manchettes/jambières amovibles
- Gants longs + bonnet ou tour de cou
- Doudoune légère en cas de bivouac ou arrêt prolongé
Garder l’esprit clair : vigilance et signaux d’alerte
Les signes à ne pas ignorer :
- Vision floue, hallucinations, bâillements incontrôlables
- Sensation d’être « ivre », désorientation, réaction lente
Les bonnes réactions :
- Faites une pause immédiate
- Buvez, mangez sucré (gel, barre), marchez quelques minutes
- Si nécessaire : micro-sieste salvatrice, même sur un tapis de sol
“Quand je commence à compter les panneaux ou parler à des vaches, je sais qu’il faut que je dorme.” — Témoignage d’un finisher de la RAF2500
🥣 Alimentation et hydratation la nuit : carburant essentiel
À manger :

Envie de quelque chose de fruité ? Les barres Ultra Energy™ Baies et Noix sont le carburant idéal pour relever tous vos défis.
- Petits apports réguliers : gels, barres, fruits secs, soupes instantanées
- Éviter les aliments gras ou lourds
- Café ou boisson chaude vers 2–4h pour « tenir » jusqu’au matin
À boire :
- Hydratation continue, même sans soif (1–2 gorgées toutes les 15 min)
- Prévoir des électrolytes : boissons isotoniques, bouillon salé
- Attention à l’hypohydratation masquée par le froid
Astuce : Préparer ses ravitaillements avant la nuit. Peu de commerces sont ouverts après 21h.
🧭 Planifier ses nuits : la clé du succès
- Étudiez le parcours : points de chute, météo, options de repli
- Définissez une stratégie, mais restez flexible
- Réservez un hôtel si besoin en cours d’après-midi via mobile
- Faites une sortie de nuit en entraînement : testez lampe, tenues, sensations
📚 Inspirations de champions : chacun sa méthode
- James Hayden : 3 h de sommeil par nuit en moyenne — privilégie lucidité et performance
- Clément Clisson : adepte des micro-pauses de 15 min — éviter les gros craquages
- Arnaud Manzanini : ultra minimalisme à la RAAM — mais met en garde contre la privation prolongée
“L’ultra, ce n’est pas dormir le moins possible. C’est rallier l’arrivée le plus vite possible… en toute lucidité.” — James Mark Hayden
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