L’ultracyclisme repousse les limites. Des parcours de 300, 600 ou 1200 km, des cols mythiques, des nuits blanches… et un seul point de contact essentiel entre vous et la route : vos roues. Que vous prépariez une course comme la Race Across France, un BikingMan, ou que vous partiez en bikepacking longue distance, le choix de vos roues à disque est déterminant.
Comment bien choisir ses roues pour l’ultra et la longue distance ?
Les roues ne sont pas un simple composant technique. Elles influencent :
- le confort (fatigue musculaire, micro-vibrations)
- le rendement (inertie, rigidité latérale)
- la fiabilité (crevaisons, contraintes mécaniques)
- la sécurité (freinage, maniabilité)
Sur des parcours au long cours, un simple inconfort peut se transformer en douleur chronique. Une mauvaise inertie devient une pénalité énergétique. Une roue mal choisie, c’est l’abandon au km 800.
Profil de Jante : Bas, Moyen ou Haut ?

Le profil de jante détermine le comportement de la roue face au vent, son poids, sa rigidité, et sa capacité d’accélération :
- 30-35 mm : le meilleur compromis ultra. Aérodynamique modéré, poids contenu, confort supérieur.
- 40-45 mm : pour les rouleurs puissants ou si l’aéro compte (ex. longues portions roulantes).
- 50 mm et plus : déconseillé pour l’ultra sauf en CLM ou terrain plat. Trop rigide, trop exigeant sur le long terme.
👉 En ultra, mieux vaut absorber les aspérités que les subir. Le confort est un facteur de vitesse sur 1000 km.
Largueur interne et largueur des pneus
Aujourd’hui, les jantes modernes proposent une largeur interne de 19 à 25 mm. Cette largeur détermine :
- la forme du pneu (meilleure assise = plus de confort et d’adhérence)
- la pression idéale (plus large = moins de pression = moins de fatigue)
💡 Pour l’ultra, les pneus 28 à 32 mm sont idéaux. Ils limitent la fatigue, augmentent la tolérance aux revêtements médiocres, et réduisent le risque de crevaison par pincement.
Des roues tubeless ready ou rien
e tubeless est en train de devenir le standard en ultracyclisme. Pourquoi ?
✅ Avantages :
- Permet de rouler à pression plus basse → confort accru
- Réduction massive des crevaisons grâce au liquide préventif
- Plus de risque de pincement (pas de chambre à air)
⚠️ Inconvénients :
- Nécessite un montage soigné
- Demande un peu de matériel en cas de crevaison majeure (mèche, chambre de secours)
💡 Astuce : lors de vos longues courses, partez toujours avec une chambre de secours + 2 mèches tubeless + mini-pompe + CO₂.
Le moyeu, souvent négligé et pourtant…
C’est le point de friction principal dans une roue. En ultra, on veut :
- des roulements fluides (céramique ou acier haut de gamme)
- une roue libre fiable (engagement rapide, pas de jeu)
- une maintenance simple (roulements remplaçables sans outillage lourd)
👉 Les bons moyeux (DT Swiss 240, Zipp ZR1, Campagnolo USB…) assurent un rendement durable et une tranquillité d’esprit. Privilégiez les corps de roue libre en acier si vous roulez fort ou lourdement chargé.
Pour résumer
| Type de pratiquant | Roues recommandées |
|---|---|
| Randonneur longue distance | Profil bas/moyen, jante large (19-21 mm), tubeless |
| Ultra-performance (BikingMan, RAF) | Jante 35-45 mm, moyeux haut de gamme, rayons plats |
| Bikepacking mixte asphalte / gravel | Jante large (21-25 mm), profil bas, robustesse |
| Cycliste léger/grimpeur | Roues <1350g, profil 30-35 mm, faible inertie |
Les meilleures paires de roues pour la longue distance et l’ultra cyclisme




Le montage artisanal : un luxe rentable
Le choix des composants est important, mais la qualité du montage l’est tout autant, surtout en ultra-distance où la fatigue mécanique s’accumule sur des milliers de kilomètres. Le montage artisanal d’une roue n’est pas un simple caprice de puriste : c’est un gage de durabilité, de fiabilité et de performance.
Un monteur expérimenté ajuste tension, centrage, parapluie et saut radial à la main, avec un tensiomètre pour garantir une tension homogène sur tous les rayons. Ce soin permet à la roue de rester parfaitement droite et stable dans le temps, même sous les contraintes répétées de l’ultra : freinages à chaud, sacoches lourdes, routes dégradées…
Les bénéfices d’un montage soigné :
- Moins de risque de voile ou de saut de jante
- Meilleure répartition des charges → réduction des tensions localisées
- Moins de casse de rayons sur le long terme
- Facilité de maintenance (rayons standard souvent choisis)
- Sensation de « roue vivante » et fluide
Dynamo ou pas ? Le dilemme du long cours
Lorsque tu pars pour 600, 1000 ou 2500 km en semi-autonomie, la question de l’alimentation électrique devient centrale. C’est là que le moyeu dynamo entre en jeu : un générateur intégré à la roue avant, capable d’alimenter tes appareils en roulant.
Pourquoi choisir une dynamo ?

- 🔋 Autonomie totale pour ton éclairage, GPS, powerbank
- 🌧️ Pas dépendant des batteries ou du soleil (vs panneaux solaires)
- 🔧 Robustesse éprouvée (pas de pièces mobiles visibles)
Inconvénients :
- ⚖️ Surpoids modéré (~150g vs moyeu classique)
- 🔌 Légère perte de rendement (3 à 5W selon vitesse et charge)
- 💰 Coût plus élevé à l’achat
Les modèles les plus réputés comme le SON Delux 12 ou le Shutter Precision PD-8X combinent rendement, fiabilité, et compatibilité avec les freins à disque. Associe-les à un chargeur type Sinewave Revolution ou Forumslader pour convertir l’énergie en USB.
💡 Astuce : certains optent pour une roue avant dynamo dédiée aux épreuves longues, et une roue plus légère pour les sorties courtes ou les compétitions en assistance complète.
